hurle hurle
l’alie vive en chaux de cale
houle son muettement
salines octaves à l’oeil du fils
aux fers
l’effroi
d’aïeules dépouilles ragonnent langues sourdes
langues crépues
épures
terre infante
en haute-lisse fleurant bon ses rides
ta vaniteuse m’est clameur de légendes
vaine pluie d’étoiles
dans le sommeil des larmes
un long calendrier de feu
son sel étranglé
se dédit
épileptique
s’abîme au cens
rassemble ses osselets
sur l’alphabet des paumes
des siècles
des siècles
amènes
vaine veuve voile
tes râles polyglottes
échoteuses mes lèvres
filles métèques des caravelles
à la coulée des gésines
déclorent demeure
lors hélée
la nudité de l’ardoise
l’orfraie
un cru respir de vierges
cogne
cocagne
hanches volubiles
au feulement de l’archet
cogne
cocagne
l’anse à son aperture
furtive
crayeuse
odorante saltation
pour durer
figée
l’unique saison
ma muette volupté
ma trique chevauche tes ardoises offrandes
embrase
salines épices mes yeux tus
ici là-bas
là-bas là-bas
la longue défaite des dieux
éteints
à fond de cale
perpétuelle ta trique
sa ferveur
s’introït aux chuchotements de l’aine
ma joue
sur la patience des larmes
à recoudre des cycles carnivores
toutes légendes déchues
au gisant
dans le fracas des siècles
La première version de ce poème par Robert Berrouët-Oriol, « Caraïbe dissidence », dans une publication spéciale de l’UNESCO, « Les peintres haïtiens accompagnant de leurs inédits les écrivains », diffusée lors d’un vernissage au Musée d’art moderne de Port-au-Prince et intitulée Droits de l’homme – Utopie, défis, réalités – Les créateurs haïtiens, éd. de l’UNESCO, Paris, août 1998. Cette nouvelle version est publiée pour la première fois dans Thòraya, d’encre le champ. Montréal: Éditions du CIDIHCA, 2005, reproduite sur Île en île avec la permission de l’auteur.
© 2005 Robert Berrouët-Oriol
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