Originaire de Jacmel, Haïti, Robert Berrouët-Oriol vit à Montréal depuis 1969. Ayant fait ses études à l’Université du Québec à Montréal, ce linguiste-terminologue, spécialiste en aménagement linguistique et en communications institutionnelles, est aussi un poète accompli.
Dès le début des années 1980 et durant 14 ans, Robert Berrouët-Oriol a travaillé à l’alimentation, la mise à jour et la diffusion de la Banque de terminologie du Québec, l’une des directions opérationnelles de l’Office québécois de la langue française. Responsable des accords de coopération terminolinguistiques entre le Québec et les Écoles de traduction du Canada, il a joué un rôle majeur – sur mandat du Gouvernement du Québec et de l’Office de la langue française (OQLF) – dans la conceptualisation et la mise en oeuvre du premier accord de coopération linguistique entre le Québec et Haïti dans le domaine de la formation à la méthodologie de la recherche en terminologie et à la gestion des chantiers terminologiques. Cet accord a également permis à Haïti de devenir membre du RINT (Réseau international de néologie et de terminologie).
Il a également enseigné la linguistique et la communication à l’Université d’État d’Haïti et à l’Université Quisqueya entre 1992 et 1997, période durant laquelle il a contribué à la mise sur pied du Secrétairerie d’État à l’alphabétisation.
Lecteur critique et essayiste, Robert Berrouët-Oriol a collaboré à diverses revues haïtiennes et internationales, notamment Calacs, Callaloo, Chemins critiques, Conjonction, Dérives, Europe, Interculturel, Moebius, Quebec Studies, Revue noire, Saprifage et Vice Versa. Il est l’auteur de la première étude théorique relative au concept théorique d’« écritures migrantes et métisses au Québec ».
En plus de publier divers articles portant sur la fiction romanesque d’Émile Ollivier, de Pierre Nepveu, de Dany Laferrière et de Jean-Claude Charles, Berrouët-Oriol est l’auteur de plusieurs recueils de poésie.
Après Lettres urbaines (poésie), suivi de Le dire-à-soi (1987) et, au fil des ans, de plusieurs publications de poèmes en revues, incluant des traductions anglaises, Thòraya, d’encre le champ est son deuxième livre de poésie. Il y explore, dans son « métier à métisser » (René Depestre) et avec la radicalité des amples voix lyriques et baroques du XXe siècle, les territoires sacrés et combien complexes des sédimentaires de l’identité, de la mémoire, de l’écriture et des paysages intérieurs.
Par la suite, avec En haute rumeur des siècles, il revient à une trame plus mallarméenne de sa poésie, tandis que Poème du décours est sa première incursion dans le champ polyphonique de la prose poétique construite d’un long souffle sans autre ponctuation que le flux de lecture introduit par le lecteur.
Robert Berrouët-Oriol est le lauréat en 2010 du Prix de poésie du Livre insulaire Ouessant pour Poème du décours.
Il est coordonnateur et coauteur du livre de référence L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions (2011),
Son projet esthétique s’est approfondi avec la publication d’En haute rumeur des siècles, « Troc paroles-Troc de paraules » et « Découdre le désastre ».
– Mylène Dorcé
Oeuvres principales:
Poésie:
- Lettres urbaines: poèmes; suivi de Le dire-à-soi (du rapport à la langue). Montréal: Triptyque, 1986.
- Thòraya, d’encre le champ. Montréal: Éditions du CIDIHCA, 2005.
- En haute rumeur des siècles. Avec dix illustrations de Frankétienne. Montréal: Tryptique, 2010.
- Poème du décours. Montréal: Tryptique, 2010.
- Découdre le désastre suivi de L’île anaphore. Montréal: Triptyque, 2013.
- Éloge de la mangrove. Montréal: Triptyque, 2016.
Monographie:
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L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux
défis et propositions. Robert Berrouët-Oriol coordonnateur et coauteur,
avec des contributions de Darline Cothière, Robert
Fournier et Hugues Saint-Fort. Montréal: CIDIHCA,
2011, Port-au-Prince: Éditions de l’Université
d’État d’Haïti, 2011.
Note : Livre de référence rédigé par un collectif de linguistes et comprenant notamment une proposition de projet de loi, en créole et en français, relatif à l’aménagement linguistique en Haïti.
Poésie parue dans des revues:
- « Fragmentaires » (à Anthony Phelps). Conjonction 169 (avril-juin 1986): 95-104.
- « Incunabulum/Incunable » et « Dissidence, I / Dissidence, Je ». (Avec une traduction en anglais par Carrol F. Coates). Suivi par un entretien avec Robert Berrouët-Oriol (traduit par Paulette Richards). Callaloo 15.2 (Spring 1992): 506-517; 518-521.
- « Dissidence, I / Dissidence, Je ». (Avec une traduction en anglais par Carrol F. Coates). Callaloo 24.3 (Summer 2001): 696-698.
- « Découdre le désastre » Riveneuve Continents 13 (Printemps 2011): 67-71.
Articles sélectionnés:
- « Négrophilie, schizophrénie, ou les avatars de l’errance urbaine ». Vice Versa (Montréal) 13-14 (février-avril 1986): 58-59; reproduit dans Conjonction 169 (avril-juin 1986): 60-67.
- « L’effet d’exil ». Vice Versa 17 (décembre 1986-janvier 1987): 20-21.
- « Les écritures migrantes et métisses au Québec » (avec Robert Fournier). LittéRéalité 3.2 (1991): 9-35; reproduit dans Quebec Studies 14 (Spring-Summer 1992): 7-22.
- « Créolophonie et francophonie nord-sud : transcontinuum » (avec Robert Fournier). Revue canadienne des études latino-américaines et caraïbes 12.34 (1992): 5-12.
- « Poétique, langage et schizophrénie » (avec Robert Fournier). Poétiques et imaginaires: Francopolyphonie littéraire des Amériques, sous la direction de Pierre Laurette et Hans-George Ruprecht. Paris: L’Harmattan, 1995: 83-101.
- « L’amendement constitutionnel de mai 2011 annonce-t-il un coup d’État contre la langue créole d’Haïti ? ». L’amendement de la Constitution de 1987: enjeux, limites et perspectives. Fritz Dorvilier, éd. Port-au-Prince: Éditions C3Group, 2012: 41-148.
- « Les frères jumeaux ». La transculture et ViceVersa. Fulvio Caccia, éd. Montréal: Triptyque, 2010: 181-187.
- « Tracées saint-audiennes ». Magloire-Saint-Aude, Anthologie secrète. Montréal: Mémoire d’encrier, 2012: 96-100.
Prix et distinctions littéraires:
- 2010 Prix du livre insulaire de Ouessant (poésie), pour Poème du décours.
- 2010 Finaliste du Prix du Carbet et du Tout-Monde, pour Poème du décours.
- 2012 Membre du Jury du Prix de poésie du Gouverneur général du Canada (section poésie).
Traductions:
in English:
- Thòraya, The Ink Field. Trad. Carrol F. Coates Montréal: Éditions du CIDIHCA, 2007.
en català:
- Thoraya, d’encre le champ et En haute rumeur des siècles (extraits). Trad. Elizabeth Rafols. Troc paroles – Troc de paraules. Montréal / Barcelone: Adage / Pagès, 2008: 33-47.
Liens:
textes de Robert Berrouët-Oriol sur Île en île:
- Une sélection de poèmes : « Aux tribus trépassées », « Caraïbe dissidence », « Chabine Ô » et « En haute rumeur des siècles ».
- « Les je de la mémoire », essai sur le roman Dernier appel, par Jean-Marie Bourjolly (2004).
ailleurs sur le web:
- Berrouët-Oriol, site personnel, avec de nombreux articles.
-
Robert Berrouët-Oriol, présentation sur
Potomitan, avec une sélection d’articles par lui, dont:
- L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux défis et propositions, présentation du livre.
- « Haïti contribue-t-elle à la « promotion de la langue de la France » ? » (19 février 2011).
- « De l’urgence de l’aménagement linguistique en Haïti » (1er mai 2011).
- « Les acrobaties sémantiques de Mirlande Manigat sont un danger pour l’aménagement du créole haïtien » (8 mai 2011).
- « Regard objectif sur le statut officiel, aujourd’hui, du créole en Haïti » (12 mai 2011).
- « Le « système linguistique » d’Yves Dejean conduit à une impasse » (31 juillet 2011).
- « L’école en créole, en français, dans les deux langues ? » (30 novembre 2011).
- « De l’omertà à la défaite de la pensée critique : retour sur « La geste » d’Anthony Phelps » (27 juin 2012).
- « Haiti dans le regard de Maryse Condé – Questionner les failles du pacte autobiographique » (9 octobre 2012).
- « Soumis au débat public – Le créole haitien à l’épreuve du « ghetto essentialiste » » (28 décembre 2012).
- Robert Berroët-Oriol, présentation sur le site des éditions Tryptique.
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Textes de Robert Berrouët-Oriol parus dans
Le Nouvelliste
(sélection):
- « Faut-il amender la Constitution sans la version créole ? » (5 mai 2011).
- « L’amendement constitutionnel de mai 2011 annonce-t-il un coup d’état contre la langue créole d’Haïti ? » (6 mai 2011).
- « Vers un aménagement linguistique en Haïti » (30 août 2011).
- « L’école en créole, en français, dans les deux langues ? État de la question et perspectives » (6 décembre 2011).
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D’autres textes de Robert Berrouët-Oriol
disponibles en ligne :
- « Les écritures migrantes et métisses au Québec » (PDF) (avec Robert Fournier). LittéRéalité 3.2 (1991): 9-35.
- « Les écritures migrantes et métisses dans la poésie québécoise contemporaine : l’oeuvre de Joël Des Rosiers » (PDF) (avec Robert Fournier). Moebius: Écritures / Littérature 53 (1992): 87-98.
- « Thoraya – l’exil n’aura pas lieu » (extrait). Sapriphage 22 (juillet 1994).
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Sur Robert Berrouët-Oriol:
- Chemla, Yves. « Méditation sur la « bègue cartographie des siècles » ». Cultures Sud.
- Dejean, Yves. « Haïti : Déménagement linguistique ». AlterPresse (30 juillet 2011).
- Vice Versa, site de la revue (voir les archives pour les deux articles de Robert Berrouêt-Oriol référencés ci-dessus).