Né à Léogâne le 8 juillet 1981, Jean Mino Paul a fréquenté dans un premier temps le collège New Missions dans sa ville natale et le collège Saint-Pierre, à Port-au-Prince. Étudiant prometteur, il suit une scolarité exemplaire avant de partir pour les États-Unis.
Jean Mino Paul a fait l’armée, ce qui laisse chez lui une culture de la discipline et de la rigueur. Il est titulaire de deux maîtrises : l’une en administration et l’autre en gestion de sécurité. Depuis l’enfance, le goût de la littérature nourrit tous les aspects de sa vie.
Le sang de l’oubli est le titre de son premier recueil de vers libres publié en 2012. Dans les empreintes des bottes, un récit qui s’apparente à une autofiction, la solitude misanthropique d’un héros se heurte au monde. C’est son expérience de l’armée qui lui dicte les lignes de ce récit où la compassion guide le regard du protagoniste désabusé.
Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les ressources pour les habitants de la ville de Port-au-Prince restent extrêmement précaires et le secteur de l’édition n’est évidemment pas une priorité gouvernementale. Cela n’arrête pas Jean Mino Paul qui en 2012, collabore avec le professeur Jean Rony Cinéus pour fonder l’Association Éditoriale Ruptures. Le but de l’organisation est d’aider les jeunes auteurs à publier leur travail. L’association a rencontré un succès immédiat grâce à l’investissement personnel de son principal donateur et fondateur. Elle a permis à de nombreux artistes de Port-au-Prince et du reste du pays de rencontrer leur public. Au fil des années, l’association s’apparente à une maison d’édition productive avec des noms incontournables comme Gary Victor, Pierre Clitandre, Coutechève Lavoie Aupont, Jean Emmanuel Jacquet.
En 2016, Jean Mino Paul et l’association Ruptures établissent le Centre Culturel Josaphat-Robert Large à Léogâne, à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Ce centre se donne pour principal but de favoriser l’alphabétisation en valorisant l’utilisation de la littérature haïtienne.
Jean Mino Paul partage son temps entre le New Jersey et Port-au-Prince. Il œuvre pour le compte des Éditions Ruptures qui continuent sa mission d’édition d’œuvres écrites par des auteurs haïtiens.
– Chadia Chambers-Samadi
Oeuvres principales:
Poésie:
- Réplique / Replik. Léogane: recueil auto-publié en commun avec Jean Rony Cinéus, 2006.
- Le Sang de l’oubli. Port-au-Prince: Ruptures, 2012.
Récit:
- Dans les empreintes des bottes. Port-au-Prince: Ruptures, 2015.
Sur l’oeuvre de Jean Mino Paul:
- Jacquet, Jean Emmanuel. « Le sanglot d’un fils envoyé au front ». Le National (16 novembre 2016).
- Voir les liens ci-dessous.
Liens:
ailleurs sur le web:
- Byron, Lord Edwin. « Dans les empreintes des bottes, la plume est aussi une arme ». Le Nouvelliste (29 mai 2015).
- « Contemporary Cultural Production in Haiti event at Augustana », sur le symposium en Illinois sur la production littéraire à Port-au-Prince. Dispatch-Argus (2 December 2013).
- Delcorte, Arnaud. « De l’être et du néant ». Parole en Archipel (20 juin 2012).
- Laurent, Schultz Junior. « Le sang de l’oubli : entre blessures, désirs et nostalgie ». Le Nouvelliste (24 mai 2012).
- Petit-Frère, Dieulermesson. « Ruptures à Livre en Folie ». Le Nouvelliste (14 mai 2013).