(extrait)
Kwézi Baba
Salut Père
Je ne convoquerai pas les pleurs pour une plaie qui ne se refermera jamais.
Je n’agacerai pas non plus la langue française ; tu ne lis que l’alifoubé*. Ce mode d’écriture, l’alifoubé, est gravé dans ma chair, Père. C’est devenu plus qu’un tatouage. L’alifoubé a été greffé à mes os à l’aide de tisons ardents. À l’aide d’une pince-braise chauffée au rouge. J’ai poussé avec ses arabesques. Mourrai avec.
Note: * Alifollbé: Alphabet arabe.
Cet extrait est tiré de la nouvelle, « Tamou » par David Jaomanoro, publiée pour la première dans le recueil, Pirogue sur le vide, et autres nouvelles aux Éditions de l’Aube à Paris en 2006, page 171. Extrait reproduit avec la permission de l’auteur.
© 2006 David Jaomanoro ; © 2006 David Jaomanoro et Île
en île pour l’enregistrement audio (40
secondes).
Enregistré au Salon du Livre de Paris le 21 mars 2006
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