Gerty Dambury est née le 27 février 1957 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Elle est à la fois poète, dramaturge, nouvelliste, metteure en scène et romancière. Elle fait des études de langues (anglais, arabe) à l’université de Paris 8 (Vincennes), tout en s’exerçant aux pratiques théâtrales. Par la suite, elle approfondit sa formation au théâtre à Paris 10 (Nanterre) et Paris 3 (Censier-Sorbonne nouvelle).
Elle a enseigné l’anglais en Guadeloupe et en région parisienne.
Dès 1981, elle commence à écrire pour la scène et à créer des pièces (en français, en créole ou bilingues). Sa pièce la plus connue, Lettres indiennes, est créée en Avignon en 1996 et en anglais à New York, dans une traduction de Richard Philcox, sous le titre de Crosscurrents en 1997.
Le Centre National du Livre (CNL) soutient Gerty Dambury pour deux résidences d’écriture, à Limoges et à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignons (Centre National des Écritures du Spectacle) où lui est confiée la responsabilité d’un dossier spécial, « L’Espace qui nous habite » de la revue Les Cahiers de Prospero.
Depuis 2002, Gerty Dambury se consacre essentiellement à l’écriture et à la mise en scène.
Elle est distinguée en 2010 par une mention spéciale du Prix Carbet pour la qualité de l’ensemble de son oeuvre.
En 2012, elle publie son premier roman, Les rétifs, aux Éditions du Manguier. Les rétifs est construit comme un quadrille dont les musiciens décideraient de désobéir aux commandeurs ! Au centre de ce quadrille, une petite fille, Émilienne, avec deux questions : où est passée ma maîtresse d’école ? pourquoi tant de violence dans la ville cette journée de vendredi 26 mai 1967 ? D’autres personnages accompagnent la petite Emilienne dans sa quête de sens. À travers le regard de l’enfant, les événements violents et incompréhensibles de mai 67 se donnent à voir par flashes. Gerty Dambury passe en revue de nombreux aspects de la Guadeloupe des années 1960 dans un texte rythmé et musical. C’est un regard sans complaisance sur une société où la révolte, pas toujours adressée aux bons interlocuteurs, explose par intermittence.
En 2012, Gerty Dambury initie un concept théâtral, Le Séna, qui rassemble comédiens et spectateurs dans une très grande proximité. Il repose sur l’échange entre les participants, à partir de textes de la littérature caribéenne, en français, en anglais, en espagnol et en créole.
– Christiane Makward
Voir: « Pressentir l’autre: Gerty Dambury,
dramaturge poétique guadeloupéenne » (article de
Christiane Makward, paru dans
L’Annuaire Théâtral 28 (Laval: CRELIQ/SQET,
automne 2000).
Le profil biographique et professionnel de
l’écrivaine Gerty Dambury est suivi d’une
présentation d’un choix de pièces qui met en
relief l’importance de certains thèmes (conscience
sociale, psychologie nuancée, vie intérieure, travail
sur la mémoire, retour au pays et sur soi ou départ
comme progrès spirituel et découverte de l’autre),
les aspects marquants de l’écriture (incursions du
discours poétique), de la structure dramatique
(ouverture des conclusions) et de la conception générale
de la mise en scène (épuration scénique, centralité du
corps du comédien et du texte). L’article est
suivi d’une liste annotée, en collaboration, des
oeuvres de Dambury.
Oeuvres principales:
Théâtre:
-
Carfax, inédit.
Création au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre, mise en scène de l’auteure, 1986. -
Fyel, inédit.
Création au CGOS de Guadeloupe, mise en scène de José Exelis, 1986. -
Bâton Maréchal ou An Tan Sorin,
inédit.
Création au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre, mise en scène de l’auteure, 1987. -
Rabordaille. Pointe-à-Pitre: Théâtre Ouverture,
1989.
Création en Avignon, repris en 1990 au dix-septième Festival des Arts de Fort-de-France, Martinique, mise en scène de l’auteure. -
Lettres indiennes. Carnières-Morvanwelz
(Belgique): Lansman, 1993; Paris: Éditions du
Manguier, 2009, 63 p.
Création en Avignon, 1996, mise en scène d’Alain Timar au Théâtre des Halles. Crosscurrents, Traduction de Richard Philcox, créée à New York, mise en scène de Françoise Kourilsky, Ubu Repertory Theatre, 1997. -
Madjaka ou la fin du bal, inédit.
Création à Basse-Terre, Guadeloupe, mise en scène d’Evelyne Guillaume, 1996. -
Survols. In: Démocratie mosaïque 1.
Carnières-Morvanwelz (Belgique): Lansman, 1996:
7-13.
Dramaticule primé pour le concours « Une scène pour la démocratie » 1995. - Camille et Justine, 1997. L’Annuaire Théâtral 28 (automne 2000): 91-116; New York: Rivarticollection, 2006; Paris Editions du Manguier, 2009.
-
Reflux, 1998. (texte dramatique paru dans
Mélancolie, nouvelles).
Lu en tournée, et travaillé aussi avec des adolescents. Création pour les Rencontres de la Cartoucherie de Vincennes, mise en scène à trois voix de Koffi Kwahulé, juin 2000. -
Cours lointaines, inédit.
Créée à Neuchâtel, Suisse, juin 1999, mise en scène de Gerty Dambury, 1999. -
Enfouissements. Paris: Éditions du Manguier,
2009.
Lue à Villeneuve-lez-Avignon en avril 2000 et au Mans (Théâtre de l’Éphémère) le 6 mai 2000. -
Confusion d’instants. Paris: Éditions du
Manguier, 2009.
Comédie inédite, créée le 13 mai 2003, en Guadeloupe, mise en scène de l’auteure. -
Carêmes, suivi de
Lui, Hutu, elle Tutsie et de
Des mots qui chatouillent. Paris: Éditions du
Manguier, 2010.
Création à Basse-Terre, Scène Nationale de Guadeloupe, mise en scène de l’auteure, 1998. -
Trames. Paris: Éditions du Manguier, 2009,
2012.
Création dans une production de la Fabrique Insomniaque au musée Dapper (Paris), novembre 2008, mise en scène de l’auteure. - Des doutes et des errances, suivi par Les Atlantiques amers (deux pièces). Paris: Éditions du Manguier, 2014.
- La Radio des bonnes nouvelles. Paris: Éditions du Manguier, 2018.
Roman:
- Les rétifs. Paris: Éditions du Manguier, 2012.
- Sérénade à Poinsettia. Paris: Éditions du Manguier, 2015.
Poésie:
- Rassemblement, poésie. Paris: Éditions Revue Noire, 1993.
- Fureur enclose, poésie. Colonges-les-Sablons (France): La Flèche du Temps, 1999.
- « Nul sisymbre… », « Seule », « L’Irréel prend sa course » et « Nous avons contourné les places… ». Anthologie de poésie antillaise et guyanaise de langue française. Jacques Rancourt, éd. Paris: Le Temps des Cerises, 2006: 137-141.
- Effervescences. Paris: Éditions du Manguier, 2009.
- La Jamaïque est mon Afrique, fantaisie (édition français-créole). Paris: Éditions du Manguier, 2014.
- Ruines et Revifs. Paris: Éditions du Manguier, 2020.
Nouvelles:
- « Dialogue », nouvelle poétique. Bouquet de voix pour Guy Tirolien. Pointe-à-Pitre: Jasor, 1988.
- Ruptures, nouvelles. Montréal: Éditions de L’Hexagone, 1998.
- Mélancolie, [onze] nouvelles. Colonges-les-Sablons (France): La Flèche du Temps, 1999. 150 p. Nouvelle édition de [treize] nouvelles: Paris: Éditions du Manguier, 2009.
Essais:
- Robert Radford, préface d’Aimé Césaire. Paris: Fragments, 2001 (court essai sur le peintre).
- Le rêve de William Alexander Brown (suivi par La Compagnie africaine présente Richard III, pièce de Carlyle Brown traduite par Gerty Dambury). Paris: Éditions du Manguier, 2015.
Texte pour la jeunesse:
- La musique créole: Tino le lamantin. Gerty Dambury (texte), Aurélia Fronty (illustrations). Paris: Gallimard Jeunesse Musique, 2013 (avec un CD de 20 minutes).
Prix et distinctions littéraires:
- 2016 Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, pour Le rêve de William Alexander Brown.
Sur l’oeuvre de Gerty Dambury:
- Edwards, Carole. Les dramaturges antillaises; Cruauté, créolité, conscience féminine. Paris: L’Harmattan, 2008.
- Houyoux, Suzanne. « Entretien avec Gerty Dambury ». Elles écrivent des Antilles. Suzanne Rinne and Joëlle Vitiello, éds. Paris: L’Harmattan, 1997: 267-276.
- Lee, Vanessa. Four Caribbean Women Playwrights: Ina Césaire, Maryse Condé, Gerty Dambury and Suzanne Dracius. New York: Palgrave Macmillan, 2021.
- Makward, Christiane. « Pressentir l’autre: Gerty Dambury, dramaturge poétique guadeloupéenne ». L’Annuaire Théâtral 28 (automne 2000): 73-87.
Traductions:
in English:
- Shades (Trames). Trad. Antheia Cadette Blasse, revised by Judith G. Miller and Gerty Dambury. Paris: Éditions du Manguier, 2012.
- Crosscurrents (Lettres indiennes). Trad. Richard Philcox. Paris: Éditions du Manguier, 2014.
- The Restless (Les rétifs). Trad. Judith G. Miller. New York: Feminist Press, 2018.
en español:
- Sombras (Trames). Trad. Mirta Martinez. Paris: Éditions du Manguier, 2012.
an kreyòl:
- Jamayik sé Afrik an mwen (La Jamaïque est mon Afrique). Trad. Michel Mélange. Paris: Éditions du Manguier, 2014.
Liens:
dans Boutures et sur Île en île:
- « Gerty Dambury, 5 Questions pour Île en île », entretien vidéo de 62 minutes (2016).
- « Charme » et « Seule » , deux poèmes de Gerty Dambury publiés dans Boutures 2.1 (septembre 2001-février 2002).
- Enfouissements, extrait de la pièce de Gerty Dambury.
- « Mon cheval de bataille est l’intime », entretien avec Gerty Dambury réalisé par Stéphanie Bérard (mars 2003).
ailleurs sur le web:
- Gerty Dambury et son oeuvre sont présentées sur le site des Éditions du Manguier et sur le site du Répertoire théâtral antillais (LAMECA).
- La radio des bonnes nouvelles avec Gerty Dambury, Marina Monmirel et Mélissa Laveaux, Une vie d’artiste sur France-Culture (19 janvier 2019).
textes par l’auteure:
- « Lettres indiennes » (avec « Indian Letters », traduction en anglais) de Gerty Dambury. Revue noire 6 (juin 1993).
- « Ataye: La misogynie fait le lit du racisme et inversement », par Gerty Dambury. Extrait du premier numéro de la revue afro-féministe. AWID. (15 octobre 2016).
- « Itinéraire d’une féministe guadeloupéenne », par Gerty Dambury. De Génération à Générations (17 janvier 2017).
sur l’oeuvre de Gerty Dambury:
- Chemla, Yves. Mélancolie. Note de lecture du recueil de nouvelles de Gerty Dambury. Notre Librairie 144 (2000).
- « Écriture ghetto – Chaillot 23 avril 2016 ». Blog de Décoloniser les Arts (7 octobre 2016).
- « Agir sur les structures étatiques pour décoloniser les imaginaires ». Blog de Décoloniser les Arts (7 novembre 2016).
- Gerty Dambury : Entretien avec Bruno Allain. Les Francophonies de Limousin.