exercice précis perds-toi en Somnolence
L’aiguille force les ondes courtes jusque dans leurs petits serrés. Elle nasille, fait la grosse mouche énervée (ou la mozarelle râpée) s’emberlificote dans des bouchons de hoquets, tronçonne d’hétéroclites collisions, tombe sur l’Imaginary Landscape n° 4 pour douze postes de radio de John Cage, trébuche, déraille, se reprend . . . Enfin comme un ange qui aurait délaissé la voile du Trisagion pour le parapente, elle descend apaisée et s’arrête subjuguée. Du fond de quelque Circassie, une voix s’élève:
. . . proschaï . . . poïmi . . . prosti . . .
(adieux . . . comprends . . . pardonne . . . )
Bien sûr!
L’étoile de la Sourate peuple les pentes de coqs
d’anthologie.
Ne pars pas et que l’œuvre dans son meilleur trait
se renouvelle.
............ oi oi fond halluciné d'un quartier chaud un rire et tout se brise Stridence ondulante d'une vieille canalisation dans la salle de bains d'un lêve-tôt. Au petit jour, la tondeuse du voisin . . .
Le ciel est clair et pourtant l’esprit glisse sur une pente savonneuse. Et l’aiguille n’a pas tout dit . . . fa sol la do ré fa . . . le papillon dansant redevient chenillette . . . tali-tata . . . au théâtre des étoiles chante encore Nusrat Fateh Ali Khan
Le poème « Mondo sono » de Boris Gamaleya est extrait de son recueil Piton la nuit (Saint-Denis: Éditions du Tramail/ILA, 1992), pages 66-67. Il est reproduit sur Île en île avec la permission de l’auteur.
© 1992 Boris Gamaleya ; © 2004 Boris Gamaleya et Île en
île pour l’enregistrement audio (1:52 minutes)
Enregistré à la Plaine des Palmistes (île de La Réunion)
le 9 avril 2004
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